Bien qu’ils ne fassent jamais de grève comme d’autres corps professionnels, les agents communautaires (AC) font partie intégrante du système de santé malagasy. Au nombre de deux par fokontany, ces femmes et hommes volontaires contribuent activement aux différentes campagnes de vaccination qui a commencé le 16 Mai 2022. Au premier rang dans la lutte contre la malnutrition, ces bénévoles assurent également la vulgarisation des méthodes de contraception en milieu rural.
Ravaosolo Rosalie officie à Nasandratrony, dans le district d’Isandra. Comme la plupart de ses pairs, cette agente communautaire n’a pas suivi de cursus médical. Pourtant, c’est la personne de référence dans son quartier en matière de nutrition et de santé. Ses efforts comptent dans l’atteinte du taux de couverture vaccinal de 95 % fixé par l’État malagasy pour la campagne anti-rougeole 2022. Les précieux conseils des AC font que 3 mères en âge de procréer sur 4 ont accès au contraceptif de leur choix dans le centre FAFI (Secaline) d’Ambalamirarisoa. Cette paisible bourgade se trouve à une vingtaine de kilomètres de Fianarantsoa.
Selon le docteur Rakotondrabe Augustin, chef du centre de santé de base de Nasandratrony, les agents communautaires sont les yeux et les oreilles des médecins auprès de la population. Ils permettent de remonter rapidement les informations en cas de besoin. Les AC réalisent même le “case tracking” en période de pandémie. Bénéficiant régulièrement de formations procurées par les bailleurs de fonds, ils assurent la prise en charge des maladies touchant les moins de 5 ans. Les jeunes patients dans les zones reculées reçoivent ainsi les traitements contre la diarrhée, la pneumonie et le paludisme sans faire de longs déplacements vers l’hôpital.
Photo et reportage : Mahery Andria